J'ai faim !

Publié le par Rémi Mounier

café          On m’a raconté que les gens vivant sur une île se comportent différemment, qu’ils sont plus souples, moins stressés… En allant sur l’île d’Oléron cet été, on se sent sur une île autant qu’en Australie. Cependant, force est de constater que le temps s’arrête bien pour certaines personnes.

 

          J’en ai fait la malheureuse expérience en déjeunant à un bar/restaurant pourtant homologué par deux organismes réputés : le Petit Futé et le Guide du Routard. Arrivé à 13 heures, on m’installe à une table avec  mes compatriotes. Je ne le sais pas encore, mais ma salade piémontaise arrivera à 13h45. Mon poisson sera livré aux alentours de 14h20 et je quitterai la table après 15h, suite à un très désiré café.

 

Dès le départ, plusieurs indicateurs pointaient un problème organisationnel. En effet, le restaurant n’était pas complètement complet. Il y avait sept tables remplies pour environ cinq serveurs, ce qui est largement suffisant.

 

1/ Lors de la commande, la serveuse nous a annoncé qu’elle préférait servir les entrées ensemble pour toute notre table, pour que nous puissions manger en même temps. Avec une autre serveuse, en fin de repas, nous avions décidé de commander le dessert ET le café. Elle nous a déconseillé de faire une chose pareille, nous expliquant longuement que nos cafés arriveront avant le dessert.

 

2/ L’attente ne concernait pas notre table spécifiquement : toutes les autres tables attendaient patiemment leurs assiettes. Un jeune couple a mis quinze minutes avant de recevoir la vinaigrette de sa salade.

 

3/ Vers 13h30, alors que l’on pourrait penser à une période intense au niveau du service, tous les serveurs se déplaçaient entre les tables de la terrasse, sans rien apporter. Par moment, un serveur allait s’enquérir des évènements en cuisine, puis revenait bredouille.

 

4/ Les boissons étaient en revanche servies très rapidement. Contrairement aux plats, elles dépendaient de la structure du bar.

 

          L’hypothèse dominante qui découle de ces observations est donc que c’est en cuisine que se situe le problème. Peut-être qu’il n’y a qu’un seul cuisinier (sous-effectif)… Peut-être que son temps de travail ne comprend pas la période 13h-14h (peu probable)… Peut-être qu’une lutte intestine s’est installée entre les serveurs et les cuisiniers… Ce qui est sûr, c’est que beaucoup de TPE gagneraient à être analysés d’un point de vue ergonomique, ne serait-ce que pour améliorer la gestion des flux et l’organisation des effectifs. Car un client qui occupe un emplacement sur la terrasse pendant plus de deux heures, ce n’est plus un client rentable.

Publié dans Socio-organisationnel

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